Pour se souvenir, encore…la vue des engins motorisés utilisés pour distribuer la nourriture dans les étables modernes vient nous rappeler les interminables séances de pansage à la ferme de Beauregard, dans les années 1930; ne pas oublier, non plus, qu’en hiver, toutes les bêtes étaient rentrées à l’écurie.
Petite explication de notre illustration:« Dans les grosses fermes bourbonnaises, la grange-étable était séparée de la maison d’habitation. Elle était divisée en travées perpendiculaires aux murs longitudinaux, celle de la grange ayant une largeur qui permettait le passage d’une carriole de foin ; on aménageait plusieurs travées d’étables correspondant chacune à une spécialisation (vaches, génisses…etc). des communications internes permettaient le passage entre elles, l’alimentation des bovins s’effectuait partiellement par des fenêtres occultables percées dans les murs séparant étables et grange. Au-dessus de l’ensemble, le fenil offrait un important volume de stockage pour le fourrage… ». Ce texte- pardon d’en avoir oublié l’auteur- décrit bien la disposition de la grange-étable de Beauregard; le foin descendu du fenil (du chafaud) était distribué dans les râteliers par l’intermédiaire des lucarnes, sans avoir à circuler entre les bêtes. Au plus fort de la récolte, la travée de la grange était même en partie recouverte de fourrage grâce à une sorte de plancher amovible.Pour être exact, les jolis volets coulissants de nos lucarnes avaient été remplacés par des panneaux pivotants moins authentiques, à la suite de l’incendie des bâtiments par la foudre.
NB: Le pansage comprenait la nourriture, mais également le nettoyage, et ce, matin et soir (en général de 5 heures du matin à la soupe de 9 heures). Il fallait retirer le fumier sur la travée centrale, le rouler à la brouette vers la « plote », ramener de la paille propre et refaire les litières, descendre le foin, le distribuer, râper (nettoyer) les betteraves, les hacher au coupe-racines les porter dans les auges des bêtes à soigner particulièrement, faire sortir le troupeau vers l’abreuvoir alimenté au seau tiré du puits…il y avait aussi les 3 chevaux, les porcs, les poules, sans oublier chats et chien!